Q&A – Quelles précautions prendre contre le coronavirus ?
L’ombre du coronavirus plane (à nouveau) sur le monde. Comment éviter que vos collaborateurs soient contaminés et quelles précautions pouvez-vous prendre ?
Que sont les coronavirus ?
Les coronavirus sont un grand groupe de virus pouvant causer différents troubles des voies respiratoires. Jusque récemment, seuls six des coronavirus, parmi lesquels celui du SRAS et MERS, étaient connus pour infecter l’homme, en plus des animaux. Ce nouveau virus serait donc le septième.
Les coronavirus causent des zoonoses : ils touchent les animaux, mais peuvent se propager chez l’être humain. Ce sont très probablement des civettes qui ont propagé le SRAS, tandis que pour le MERS il s’agissait de chameaux. L’animal servant de vecteur de propagation du nouveau coronavirus Covid-19 n’a pas encore été identifié. Le virus est apparu pour la première fois en Chine, probablement dans un marché alimentaire de Wuhan (une ville de 11 millions d’habitants dans la province chinoise du Hubei).
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Comment éviter que vos collaborateurs soient contaminés ?
1- Quels sont les symptômes ?
D’après une étude menée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la toux et une forte fièvre sont les symptômes les plus fréquents du COVID-19. Viennent ensuite la fatigue, le crachat de glaire et l’essoufflement.
Une pneumonie peut se déclarer chez les personnes en moins bonne santé. Pour l’instant, les personnes décédées du coronavirus sont principalement des personnes âgées ou souffrant de maladies chroniques (p. ex. troubles des voies respiratoires, maladies cardiovasculaires et diabètes).
Les symptômes du COVID-19 sont très similaires à ceux d’une simple grippe, et en moindre mesure à ceux d’un refroidissement.
Consultez votre médecin traitant si vous :
1/ présentez l’un des symptômes suivants de manière aiguë, sans autre cause manifeste :
- toux sèche
- problèmes respiratoires
- douleurs à la poitrine
- perte aiguë du goût ou de l’odorat
2/ présentez au moins deux des symptômes suivants sans autre cause manifeste :
- fièvre
- douleurs musculaires
- fatigue
- nez qui coule
- maux de gorge
- maux de tête
- perte de l’appétit
Attention : cette liste de symptômes n’est pas exhaustive.
Comment distinguer allergies et coronavirus ?
Environ 1 Belge sur 4 souffre dans une certaine mesure d'allergies. Voici les symptômes : nez bouché ou qui coule, éternuements et démangeaisons du nez et/ou des yeux. Ils ressemblent beaucoup à ceux du COVID-19.
Mais une infection au coronavirus s'accompagne également d'une (forte) fièvre et souvent aussi d'une perte de l'odorat et du goût et d'une altération de l’état général. Si vous présentez ces symptômes, veuillez prendre contact avec votre médecin.
2- Quelles précautions les travailleurs peuvent-ils prendre pour éviter la contamination ?
Sur le lieu de travail, suivez les recommandations générales :
- Lavez-vous régulièrement les mains avec de l’eau et du savon ou un gel hydroalcoolique pour les mains.
- Eternuez ou toussez dans le pli de votre coude, ou, mieux encore, utilisez un mouchoir en papier et jetez-le immédiatement.
- Gardez toujours une distance de 1,5 m.
- Le port du masque est nécessaire dans les lieux fort fréquentés où il n'est pas possible de maintenir une distance de 1,5 m.
Vous trouverez dans nos guides de redémarrage des mesures spécifiques à votre secteur pour permettre à vos travailleurs de reprendre le travail en toute sécurité.
Il est crucial de continuer à respecter la hiérarchie des mesures de prévention. Concrètement : si la première mesure de la hiérarchie ne peut pas être respectée, il faut appliquer la mesure du niveau inférieur, et ainsi de suite.
Hiérarchie des mesures de prévention
- Restez chez vous, surtout si vous êtes malade.
- Limitez vos contacts sociaux physiques.
- Privilégiez le travail à domicile si votre fonction le permet.
- Lavez-vous régulièrement les mains à l’eau et au savon.
- Maintenez une distance d’au moins 1,5 mètre, à l’intérieur comme à l’extérieur.
- Portez un masque buccal dans les transports en commun et endroits publics très fréquentés ou selon les directives régionales en vigueur localement.
Le port d’un masque buccal ne vous protège pas d’une éventuelle contamination, mais il évite que vous propagiez vous-même les germes. Les professionnels de la santé ayant des contacts rapprochés avec des patients covid-19 doivent utiliser un masque facial spécifique, de préférence de la catégorie FFP2 ou FFP3.
3- Que faire si un collaborateur présente des symptômes ou est entré en contact avec une personne infectée ?
Cet arbre décisionnel montre les étapes à suivre.
4- En tant qu'employeur, êtes-vous autorisé à mesurer la température de vos employés ?
Le SPF ETCS (Emploi, Travail et Concertation sociale) a émis un avis en la matière. La mesure de la température des travailleurs ne semble pas être la mesure de prévention la plus appropriée et la plus réaliste pour limiter la propagation du coronavirus.
Les principales mesures de prévention sont les suivantes :
- garantir la propreté et l’hygiène du lieu de travail par une désinfection régulière
- veiller à ce que les travailleurs appliquent une bonne hygiène des mains et des voies respiratoires sur le lieu de travail
- informer les travailleurs qu’il est préférable de ne pas venir au travail en cas de symptômes
- privilégier le télétravail lorsque cela est possible
- donner des instructions au cas où une personne tomberait malade et serait éventuellement infectée par le coronavirus.
Toute décision visant à introduire la mesure de la température dans l’entreprise doit être incluse dans le règlement du travail via la procédure habituelle, dans le respect des modalités correspondantes.
5- Pouvez-vous envoyer des travailleurs malades chez le médecin du travail ?
Non. Ce n’est pas le rôle du médecin du travail d’examiner si un travailleur est contaminé. Le ministère de la Santé confie explicitement cette tâche au médecin traitant et, en deuxième ligne, aux hôpitaux. La bonne procédure consiste à demander aux collaborateurs malades de contacter leur médecin traitant. S’ils présentent des symptômes d’une contamination par le COVID-19 (fièvre, toux, etc.), ils doivent consulter un médecin par téléphone. Se rendre dans une salle d’attente peut propager la contamination.
Les médecins du travail surveillent les risques liés au travail et contribuent à les prévenir. Dans le contexte du coronavirus, ils jouent un rôle préventif et consultatif important. Ils aident les employeurs à prendre les mesures appropriées sur le lieu de travail pour éviter toute contamination. Ils les guident également concernant d’autres questions liées au travail en rapport avec le virus.
Quelles mesures devez-vous prendre sur le lieu de travail ?
1- Un collaborateur n’a pas la possibilité ou n’est pas autorisé à venir travailler à cause du risque, que dit la loi sur le travail ?
Si un collaborateur est infecté, il est considéré en incapacité de travail et les règles normales relatives à l’absence pour maladie s’appliquent. Le travailleur peut se tourner vers son assurance maladie et a droit à un salaire garanti.
Un collaborateur a eu un contact à haut risque ? Il ou elle doit alors être mis(e) en quarantaine. Les collaborateurs qui peuvent travailler à distance continuent de toucher leur salaire.
Si cela n'est pas possible, un médecin délivrera un certificat de quarantaine. Cela signifie que votre collaborateur est apte à travailler, mais qu'il n'est pas autorisé à se déplacer et ne peut donc pas se rendre sur son lieu de travail. Il/elle recevra alors une allocation de chômage temporaire.
Différents groupes de voyageurs peuvent être mis en quarantaine dans un hôtel ou sur un bateau de croisière parce qu’un voyageur est infecté par le coronavirus. L’un de vos collaborateurs est bloqué en vacances ou en voyage d’affaires ? Il s’agit alors d’une absence (justifiée) pour cas de force majeure, qu’il soit ouvrier ou employé. Le collaborateur n’a en principe pas droit à sa rémunération, mais vous pouvez demander l’application d’un régime de chômage temporaire.
2- Quelles mesures devez-vous prendre pour lutter contre le coronavirus sur le lieu de travail ?
Tout le monde ne peut pas télétravailler durant la crise du coronavirus. Mais dans ce cas, comment garantir aux collaborateurs un environnement de travail sûr ?
Consultez nos guides de redémarrage spécifiques à chaque secteur. Vous y trouverez un aperçu complet des mesures recommandées pour votre organisation.
3- Un collaborateur revient de vacances dans une zone rouge ou orange. Que devez-vous faire en tant qu’employeur ?
Aucun test n'est nécessaire pour les travailleurs revenant de l'étranger qui ne présentent aucun symptôme et ont été entièrement vaccinés
Cependant, ils doivent remplir le Public Health Passenger Locator Form électronique après un séjour de plus de 48 heures à l'étranger, quel que soit le mode de transport. Idéalement, vous pouvez bel et bien convenir d’accords avec vos travailleurs revenant d'une zone à risque. Pensez, par exemple, au télétravail ou au fait de travailler dans une pièce séparée.
En tant qu’employeur, vous ne pouvez exiger qu’un travailleur communique sa destination de voyage. Vous pouvez bel et bien poser la question, mais il appartient au collaborateur de répondre ou non. Il ressort donc de la responsabilité de votre travailleur, et non de la vôtre, de se conformer ou non à la recommandation officielle en matière de voyage. Vous pouvez toutefois encourager vos collaborateurs à adopter un comportement responsable.
4- En tant qu’employeur, pouvez-vous contraindre un collaborateur à un test lorsqu’il revient de vacances ?
Vous ne pouvez entreprendre une telle action en tant qu’employeur.
- Vous pouvez uniquement demander une attestation médicale si le travailleur se dit malade.
- Si un collaborateur présente des symptômes et est encore en état de rentrer chez lui par ses propres moyens, demandez-lui de regagner prestement son domicile et de contacter son médecin traitant le plus rapidement possible. Idéalement, ce déplacement ne se fera pas en transports en commun.
- Si le collaborateur semble gravement malade, veuillez contacter le médecin du travail. Celui-ci pourra éventuellement (faire) transporter le collaborateur souffrant dans un hôpital.
Vous ne pouvez imposer aucun test à votre travailleur lors de son retour. S’il ne présente aucun symptôme, le travailleur peut reprendre le travail. Vous ne pouvez lui interdire.
Idéalement, vous pouvez bel et bien convenir d’accords avec vos travailleurs revenant d'une zone à risque. Pensez, par exemple, au télétravail ou au fait de travailler dans une pièce séparée.
5- Devez-vous rémunérer les collaborateurs en quarantaine ?
Un collaborateur se voit dans l’obligation de se mettre en quarantaine, mais est bel et bien en mesure de télétravailler ? Dans ce cas, vous versez le salaire couvrant cette période.
Quand le télétravail ne peut être envisagé, le travailleur demande une attestation de quarantaine à son médecin traitant. Cette attestation permet au collaborateur de prétendre à une allocation. En concertation avec vous, il peut également prendre des jours de congé supplémentaires.
Que faire en cas de contamination dans votre entreprise ?
1- Qui devez-vous prévenir si un travailleur est contaminé ?
Le risque d’être un jour confronté à une infection au coronavirus dans votre organisation est réel. Le processus de traçage des contacts pour votre travailleur débute au moment de la contamination. Cette brochure résume les étapes à suivre.
2- Pouvez-vous faire tester tous les travailleurs si un travailleur est contaminé ?
Non. Le contact tracing doit indiquer avec qui la personne contaminée a été en contact entre les deux jours précédant l’apparition des symptômes et le jour auquel le travailleur a entamé sa quarantaine (= période de risque).
Les personnes sont ensuite réparties en deux groupes : les contacts pour lesquels le risque est élevé et ceux pour lesquels le risque est faible.
Les contacts à haut risque sont les personnes entrées en contact durant plus de 15 minutes et à moins d’1,5 mètre avec le travailleur contaminé. Ces collaborateurs sont contactés par les responsables du traçage des contacts. Il leur est demandé de se mettre 14 jours en quarantaine et de se faire tester en cas de symptômes.
Les contacts pour lesquels le risque est faible ne doivent pas rester chez eux ou se faire tester.
3- Pouvez-vous contraindre les travailleurs à se faire tester ?
En tant qu’employeur, vous ne pouvez traiter aucune donnée médicale de votre personnel. Vous pouvez proposer un test de dépistage du coronavirus, mais les travailleurs ne sont pas obligés de le faire. S’ils se font tester via votre entreprise, vous ne pouvez, en votre qualité d’employeur, pas connaître le résultat des tests. Il n’est d’ailleurs pas utile d’effectuer des tests sans raison.
Vous ne pouvez pas non plus contraindre les travailleurs à se faire tester chez leur médecin traitant.
4- Comment pouvez-vous organiser le tracing des contacts au sein de votre entreprise ?
Le tracing des contacts est essentiel pour suivre la propagation du coronavirus sur le lieu de travail, mais ce faisant, le respect de la vie privée semble plus difficile à garantir.
Savitas, un système de tracing des contacts respectant la confidentialité au moyen de codes QR, constitue une option. Vous disposez ces codes aux endroits où les rassemblements sont (presque) inévitables. Sur une base volontaire, les travailleurs qui se rendent dans ces endroits scannent le code QR avec leur smartphone. Il n’est pas nécessaire de s’enregistrer ou d’installer une application. Le scan est totalement anonyme, ce qui garantit le respect de la vie privée de tous les collaborateurs.
En cas de contamination, les étapes sont les suivantes :
- Les RH ou le médecin du travail remet(tent) un code pour Savitas à la personne contaminée.
- Ce code permet au travailleur malade d’informer Savitas de la contamination.
- Toute personne ayant scanné le même code QR un peu avant ou un peu après la personne infectée est considérée comme potentiellement infectée.
- La prochaine fois qu’elle scannera un code, la personne potentiellement infectée est invitée à s’isoler et à contacter son médecin traitant. Cette notification est confidentielle.
Vous trouverez ici de plus amples informations sur Savitas.
5- Comment faire l’inventaire de vos contacts à haut risque ?
Grâce à une « analyse des risques liés aux contacts », vous déterminez les contacts à haut risque au sein de votre entreprise. Il existe certaines fonctions ou circonstances dans lesquelles il est difficile, voire impossible, de respecter les mesures de prévention habituelles. Cette analyse des risques vous permet d’identifier clairement les personnes exposées à un risque accru. Si un collègue présente des symptômes ou si un travailleur reçoit un appel téléphonique de l’équipe de traçage des contacts, des changements peuvent être mis en place, et un test peut être effectué rapidement.
6- Que devez-vous faire en cas de contamination accrue ou de foyer de contamination au sein de votre entreprise ?
Plusieurs collaborateurs sont contaminés ? Consultez votre conseiller en prévention (interne) afin de prendre les mesures nécessaires. Il peut notamment s’agir de télétravail obligatoire, de mise en quarantaine des contacts à haut risque et de l’organisation de tests éventuels. Cette brochure résume les étapes à suivre.
Comment rester au courant des derniers développements ?
Plusieurs instances suivent de près la situation et partagent les dernières informations :
- Ministère de la Santé publique
- Institut scientifique de Santé publique – Sciensano
- SPF Affaires étrangères – Conseils aux voyageurs
- SPF Travail
- Téléchargez le poster « Quelles précautions pouvez-vous prendre contre le coronavirus ? »
- Téléchargez le poster « Ces mesures contribueront à prévenir la propagation des rhumes, de la grippe et d'autres infections respiratoires. »
Lire aussi : Politique Corona au travail : 3 conclusions de notre webinaire