ICOH jour 2 : les différentes vitesses de protection

En Belgique, la sécurité et la santé sont des droits acquis, qui font en général l'objet d'une bonne organisation sur les lieux de travail. Nous ne sommes donc pas toujours conscients du fait que le bien-être au travail en est encore à ses balbutiements dans de nombreux pays. Les accidents du travail mortels ou les décès dus à des cancers liés à une exposition à des substances dangereuses surviennent par millions dans le monde.

L'amiante, par exemple, est encore source de problèmes graves, comme le souligne le Pr Tim Driscroll de l'université de Sydney. Non pas en Europe, où son utilisation est interdite depuis les années 80, mais dans les pays en voie de développement où la fibre cancérigène est encore couramment utilisée. Résultat ? On assiste à une forte augmentation du nombre de décès dus à l'amiante. Une interdiction doit donc être décrétée d'urgence en dehors de l'Europe pour ce qui concerne l'utilisation de matériaux contenant des fibres d'amiante.

La nanotechnologie pourrait comporter, elle aussi, des dangers. Les Etats-Unis et l'Europe sont des chefs de file dans ce nouveau domaine de recherche qui offre des possibilités encore inconnues. Ce que l'on appelle les nanoparticules, des particules de matière qui ne sont pas plus grandes qu'un virus ou une molécule d'eau, sont notamment utilisées dans l'isolation, les revêtements, l'épuration de l'eau et de nombreuses applications pharmaceutiques. 

Mais en raison de leur taille réduite, ces particules peuvent aisément pénétrer dans les voies respiratoires du corps. Personne ne peut encore dire avec certitude si elles sont effectivement nocives. Des recherches plus approfondies sont nécessaires. A l'heure actuelle, seuls 2 % du budget consacré aux recherches scientifiques sur ces particules sont affectés à la surveillance de la santé et au développement de biomarqueurs, selon le Pr Kai Markus Savolainen du Finnish Institute of Occupational Health. Dans le pire des cas, les effets dévastateurs sur la santé pourraient à long terme être comparables à ceux des fibres d'amiante.

L'institut de veille sanitaire français INVS n’entend pas attendre des preuves scientifiques et mise d'ores et déjà sur la protection des travailleurs qui entrent en contact avec ces particules. Irina Guseva Canu a présenté une approche pragmatique pour les entreprises qui traitent plus de 100 grammes de nanomatériaux  sur une base annuelle. Le plan par étape comprend

• une obligation de signalement aux pouvoirs publics
• des visites d'entreprise par l’INVS
• des conseils pratiques en matière d'équipements de protection
• et des entretiens individuels avec les travailleurs concernés.

Chez Mensura, nous examinerons au cours des prochains mois comment exploiter les connaissances acquises dans ce domaine.

Dans le cadre du Policy Forum, l'allocution de Hans-Horst Konkolewsky de l’International Social Security Association (ISSA) a fait forte impression. Des chiffres récents indiquent que la prévention ne peut pas se limiter aux lieux de travail.

Avec « person centered prevention », l’ISSA – qui définit la stratégie internationale pour les organismes de sécurité sociale – a plaidé en faveur d'un élargissement de la prévention. Cette vision est basée sur trois piliers : la prévention classique des risques, la promotion de la santé sur les lieux de travail et « return to work ».

Dans le passé, Mensura a déjà fortement misé sur la promotion de la santé et « return to work » après une absence de longue durée. La stratégie de l’ISSA est une confirmation du fait qu'avec cette approche, nous sommes sur la bonne voie. Les directives nous serviront de source d’inspiration lors du développement d'outils pratiques pour nos clients.

Les détails de la participation de Mensura à l’ICOH vous intéressent ? Consultez notre blog chaque jour de la semaine.

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