Des questions que les entrepreneurs se posent sur les tests rapides et les autotests

Vendredi dernier, VOKA Health Community et Mensura ont organisé un webinaire intitulé « Qu'en est-il des tests rapides dans votre entreprise ? » A cette occasion, le Dr Geert Laire a donné une présentation et répondu aux questions des participants. Dans ce post, vous pourrez lire les réponses à une série de questions fréquemment posées

Un médecin du travail doit-il toujours être impliqué dans la réalisation des tests ? Et ce médecin est-il le seul à pouvoir effectuer et analyser ou interpréter les tests ?

Réponse du Dr Geert Laire :

Sans l'intervention du médecin du travail, un employeur ne peut pas (faire) effectuer des tests médicaux sur le lieu de travail. Tant l'Agence flamande Soins & Santé (Agentschap Zorg & Gezondheid) que le Conseil supérieur pour la Prévention et la Protection au Travail indiquent que le testing des travailleurs dans le cadre de l'entreprise doit toujours être réalisé sous les instructions et la supervision du médecin du travail.

La personne qui réalise les tests dépend du type de test :

  • Les tests rapides antigéniques avec un écouvillon nasal profond doivent être effectués par un personnel médicalement formé. Le médecin du travail peut donc déléguer la réalisation de ce test à un infirmier. La formation aux premiers secours n'est pas suffisante pour effectuer ces tests rapides antigéniques et encore moins pour en interpréter les résultats.
  • Les tests rapides antigéniques avec un écouvillon nasal peu profond (également appelés « autotests ») peuvent être réalisés par le travailleur lui-même, également au sein d'une entreprise. L'interprétation du résultat est faite – dans le cadre de l'entreprise – par le médecin du travail. En dehors du cadre de l'entreprise, le travailleur lui-même peut effectuer et interpréter le test, en concertation ou non avec le médecin généraliste ou – volontairement – avec le médecin du travail. Le médecin décide si les autotests positifs doivent être confirmés par un test PCR afin d'exclure les faux positifs.

Quels sont les types de tests qui peuvent être réalisés dans le cadre de l'entreprise ?

Réponse du Dr Geert Laire :

Dans le cadre de l'entreprise, différents types de tests corona peuvent être réalisés pour autant que cela se fasse dans le respect de la législation en vigueur, conformément aux procédures de Sciensano et de l'Agence flamande Soins & Santé et conformément aux directives du SPF ETCS. La règle la plus importante est la suivante : le médecin du travail consulte l'employeur, mais c'est le médecin du travail qui prend les décisions. Il détermine le groupe cible, la fréquence des tests et la période pendant laquelle les tests sont réalisés.

Que peut faire une entreprise lorsqu'un travailleur réalise un autotest ?

Réponse du Dr Geert Laire :

En tant qu'employeur, vous ne pouvez pas demander à vos collaborateurs d'effectuer un autotest et vous ne pouvez pas utiliser ces tests pour décider d'autoriser ou non le travailleur à accéder à l'entreprise.

Les autotests sont des tests pour lesquels le travailleur se charge lui-même du prélèvement de l'échantillon, de l'analyse et de la lecture du résultat du test. En principe, cela se passe en dehors de l'entreprise.

Les autotests effectués hors du cadre de l'entreprise par un travailleur doivent toujours, en cas de résultat positif, conduire à un isolement immédiat et, en principe, à un contact avec le médecin généraliste. Le travailleur peut également s'adresser au médecin du travail. Le choix appartient au travailleur. Le médecin décide si un autotest positif doit être confirmé par un test PCR (en raison du risque de faux positifs).

Les autotests effectués sur le lieu de travail doivent être réalisés sous les instructions et la supervision du médecin du travail.

Les tests rapides peuvent-ils être utilisés pour le dépistage d'un grand groupe ou peut-on utiliser des autotests ?

Réponse du Dr Geert Laire :

Les tests rapides peuvent être utilisés pour un dépistage répétitif (et donc en dehors de la gestion des clusters). C'est possible si le médecin du travail ou le médecin-inspecteur considère que le risque d'infection dans l'entreprise est suffisamment élevé en raison d'un grand nombre d'infections dans un certain secteur ou une certaine région. Dans ce cas, le médecin du travail préférera aux autotests les tests antigéniques rapides réalisés par un personnel médicalement formé. Les tests mis à la disposition des services externes par les pouvoirs publics sont des tests qui doivent être réalisés par du personnel qualifié. Si l'on décide néanmoins de travailler avec des autotests au sein de l'entreprise, cela doit se faire sous la supervision du médecin du travail.

Le dépistage par autotests sur le lieu de travail sans implication du médecin du travail n'est pas autorisé : l'employeur ne peut pas l'imposer et doit respecter la vie privée des travailleurs.

Un dépistage « volontaire » par des travailleurs en dehors du cadre de l'entreprise se situe dans la sphère privée, est moins fiable et ne permet pas à l'employeur, pour autant qu'il respecte les règles, d'avoir un aperçu complet de la situation.