An De Roeck est la nouvelle Directrice médicale de Mensura

Le 1er décembre 2022, An De Roeck a repris le flambeau de Marie-Noëlle Schmickler en tant que Directrice médicale de Mensura. Les deux femmes partagent la même approche et la même vision. « Je veux aider notre département à évoluer pour proposer une surveillance médicale encore plus axée sur les données et les services. »

Décrivez-nous brièvement votre parcours professionnel.

An De Roeck : « Je suis rentrée comme médecin du travail chez Mensura en 2019. Depuis, j’aide plusieurs grands clients de la région d’Anvers à mener leur politique de prévention, comme Lanxess NV et Alcon Laboratories. Auparavant, j’ai travaillé chez ExxonMobil, où j’ai participé à la création de la Contractor Clinic. C’était la première fois que j’entrais en contact avec la santé et la sécurité, un sujet fascinant que j’ai donc voulu découvrir plus en détail. J’ai également travaillé précédemment comme chirurgienne et urgentiste. »

Quel regard portez-vous sur le secteur de la prévention ?

« Les soins de santé représentent un coût important pour notre société. Le secteur de la prévention est crucial pour réduire la pression sur les soins curatifs, mais nous y accordons encore trop peu de temps et de moyens. » 

« Les soins de santé préventifs et curatifs vont de pair. Nous devons dès lors favoriser et faciliter la collaboration. Par exemple : donner plus facilement accès aux médecins du travail aux dossiers médicaux des travailleurs afin qu’ils puissent se concerter avec les généralistes ou les spécialistes. Nous pourrons ainsi encore améliorer le bien-être des travailleurs. » 

Quels sont les défis à relever dans le cadre de la surveillance médicale ? Et les possibilités ?

« Le secteur des soins de santé préventifs porte un regard critique sur la surveillance médicale actuelle. Les règles et le fonctionnement décrits dans le Code du bien-être au travail deviennent peu à peu insuffisants pour la société actuelle. Aujourd’hui, seuls quelques groupes professionnels spécifiques sont tenus de passer des examens médicaux périodiques. Les burn-out et les problèmes liés à l’ergonomie touchent principalement les travailleurs qui ne sont pas soumis à des contrôles périodiques. Et qu’en est-il des indépendants ou des travailleurs de plateforme ? N’ont-ils pas droit à la prévention et à la protection ? »

« L’actuel examen annuel ou bisannuel est purement défini par la loi, il ne tient pas compte des besoins du travailleur. Le médecin du travail devrait bénéficier d’une plus grande marge de manœuvre pour déterminer la fréquence de ces examens en fonction de la santé et des besoins du travailleur. »  

« En outre, nous voulons adopter une approche encore plus multidisciplinaire vis-à-vis des organisations. Outre les infirmiers et les médecins du travail, les ergonomes, les psychologues, les hygiénistes industriels et les conseillers en prévention de la sécurité au travail pourraient se voir confier un rôle plus important dans la surveillance médicale. » 

Quelles sont vos priorités ?

« Le nombre de malades de longue durée est plus élevé que jamais. J’entends donc soutenir en priorité les organisations pour qu’elles adoptent une politique d’absentéisme collective, qui va au-delà de la simple réintégration. Je tiens aussi à contribuer à jeter un pont entre les secteurs des soins préventifs et curatifs. »