Le bien-être mental au travail sous haute tension : que pouvez-vous faire ?

La pandémie de covid qui continue à déferler exige de l'énergie mentale de la part de nous tous. Nous sommes par ailleurs en train de réorganiser le travail et la collaboration en raison de la migration vers le travail hybride pour un groupe important de travailleurs. « Sur le plan individuel, de l'équipe et de l'organisation, nous sommes toujours en pleine recherche d'un nouvel équilibre », affirme Koen Van Hulst.

Les projections pessimistes prévoyant un lourd impact sur la santé mentale des travailleurs maintenant que les principaux risques liés au covid semblent disparaître s'avèrent excessives. « Ne me faites pas dire que tout va bien maintenant, mais la situation n'est en tout cas pas aussi dramatique que certains le pensaient dernièrement. Nous ne sommes toutefois pas encore hors de la zone de danger », prévient Koen Van Hulst. « Surtout pour les collaborateurs qui étaient déjà fragilisés ».

La quête d'un nouvel équilibre

Deux facteurs jouent un rôle déterminant. " Tout d'abord, il s'agit de changement. De nombreuses personnes préfèrent rester avec ce qu'elles connaissent parce que c'est familier, même si le changement présente des avantages. De plus, ce changement a un impact au niveau de l'organisation, de l'équipe et de l'individu" explique Koen Van Hulst. « Tout le monde ne digère pas ce changement de façon aussi simple ou rapide. Les risques de team-out, les difficultés à déconnecter ou le stress accru ne constituent que quelques exemples de risques rampants ».

L'incertitude concernant la durée de la crise du Covid continue par ailleurs à planer comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête de nombreuses personnes. Koen : « Nous attendons collectivement la fin de cette crise sanitaire qui perdure, mais nous restons par ailleurs à la merci de ses mouvements de yoyo. Abandonner ou assouplir certaines mesures de prévention pour ensuite devoir les appliquer à nouveau exige une grande capacité d'adaptation mentale. Nous devons par conséquent être particulièrement attentifs aux signaux indiquant que pour certains, le vase risque de déborder. Les organisations ne disposant pas de détecteurs efficaces permettant de capter les signaux d'alarme risquent de voir d'autres collaborateurs chuter ».
 

N'attendez pas que les gens se plaignent

Comment les organisations peuvent-elles s'armer et tendre une main bienveillante aux travailleurs fragilisés ? « Engagez le dialogue et discutez avec les collaborateurs qui ont du mal à faire face à leurs problèmes. C'est évidemment plus facile à dire qu'à faire : tous les cadres ne sentent pas à l'aise vis-à-vis de cette démarche. Et pourtant, il peut être dangereux d'attendre que les gens se plaignent. Les collaborateurs qui ne veulent pas afficher leurs faiblesses ne viendront peut-être pas parler spontanément d'un problème. C'est pourquoi il est également important de détecter les signaux en temps utile si la situation risque de dégénérer ».

« C'est précisément ce que nous proposons avec notre formation Premiers Soins en cas de Problèmes Mentaux : nous apprenons aux cadres à repérer les signaux de risques de burn-out ou de dépression ou de troubles anxieux. Lors de cette formation, ils s'exerceront aussi à réagir de manière adéquate, par exemple en cas de problèmes d'ordre privé des travailleurs, et à éventuellement les orienter vers une assistance professionnelle ».

« La bonne nouvelle, c'est que nous avons déjà reçu de nombreuses demandes d'analyses de risques psychosociaux. Cela démontre que de nombreuses organisations souhaitent savoir ce qui se passe sur le terrain et qu'elles sont également prêtes à agir ».