Carglass et Mensura testent des exosquelettes : « ils ne résolvent pas tous les problèmes d’ergonomie »

Depuis de nombreuses années, Mensura et Carglass, spécialiste de la carrosserie ainsi que de la réparation et du remplacement des vitres de voiture, collaborent sur les thèmes du bien-être et de la santé au travail. Dans cette optique, ils accordent une attention particulière à l'ergonomie, car soulever, déplacer et monter des vitres de voiture est éprouvant pour le dos et les épaules. L'entreprise s’est donc volontiers prêtée au test.

Sélection de postes de travail en fonction de profils ergonomiques

« Sur la base d'analyses de mouvements et de mesures, notamment de l'activité musculaire, nous avions déjà établi un profil ergonomique par type de postes de travail », explique Gerrit Pollentier, conseiller en prévention ergonomie chez Mensura. « Ces profils, nous les utilisons, par exemple, pour proposer des exercices spécifiques aux collaborateurs souffrant de problèmes de dos ou d'épaules, ou pour aider les victimes d’un accident du travail dans leur parcours de réintégration. »

Ces profils se sont également révélés utiles pour les tests sur les exosquelettes. Ils ont permis à Mensura de sélectionner des postes de travail où l'impact potentiel des différents types d’exosquelettes était le plus important. Comme lieu de test, Carglass a choisi son nouvel entrepôt, où les collaborateurs doivent déplacer des vitres de voiture vers et depuis les rayons en les soulevant. Y ont été testés pendant une semaine deux types d'exosquelettes conçus pour soulager les épaules.

Assistance moindre et problèmes de confort

Les résultats de ce test se sont avérés mitigés. Jelle Bonroy, Safety Advisor : « L'assistance au niveau des épaules a été moins ressentie que prévu. Cela s’explique principalement par la nature du travail dans l'entrepôt. Supposons qu'un collaborateur range des vitres pendant dix minutes, il ne passera environ qu’une demi-minute dans la position de levage proprement dite. Le reste du temps, l’exosquelette entrave sa liberté de mouvement. »

Par ailleurs, les participants à l’expérience rapportent principalement des problèmes de confort. Les combinaisons sont lourdes, serrent le corps et sont difficiles à enfiler ou à enlever. Jelle : « Autre inconvénient : chaque exosquelette est réglé sur mesure pour un collaborateur spécifique. Par conséquent, chaque équipe a besoin de combinaisons différentes. Ce qui rendrait un éventuel investissement particulièrement coûteux. »

Un exosquelette force à adopter une posture correcte

La technologie des exosquelettes n’a donc pas encore atteint une maturité suffisante pour envisager de la déployer à grande échelle. Néanmoins, Carglass a repéré un groupe cible spécifique pour lequel l’exosquelette d’assistance aux épaules procure un réel soulagement : les collaborateurs souffrant de problèmes au dos ou aux épaules.

Jelle : « Un exosquelette force à adopter une posture correcte. C'est pourquoi cette expérience sera suivie d’un projet dans lequel nous testerons les exosquelettes sur longue période avec des collaborateurs spécifiques présentant ces symptômes. Il est possible que ce groupe se serve de l'exosquelette comme outil pour travailler plus longtemps en bonne santé. »

Un outil, pas une solution miracle

Jelle est convaincu que les exosquelettes contribueront un jour à alléger les manipulations lourdes et répétitives dans les entrepôts et les sites de production. C’est que les fabricants améliorent continuellement leurs modèles, tant en ce qui concerne le confort d'utilisation que la capacité d'assistance.

« Qui sait, nous pourrions également les utiliser dans un avenir proche », conclut le Safety Advisor. « Mais en gardant toujours ceci en tête : nous devrons de toute façon continuer à améliorer l’ergonomie de nos postes de travail de manière structurelle. Car un exosquelette ne résoudra jamais tous les problèmes d’ergonomie ».