Réintégration après un cancer : comment accompagner votre travailleur ?

Retravailler après avoir eu une maladie comme un cancer n'est pas évident. Il s'agit pourtant d’une étape capitale pour beaucoup des personnes concernées. Elles peuvent en effet apporter à nouveau leur contribution à la société. De surcroît, les absents de longue durée risquent d'être confrontés au problème de fade-out. Mais comment soutenir vos collaborateurs qui souhaitent reprendre le travail après ou même durant leur traitement ?

Grâce aux progrès rapides de la science, environ 60 % des patients chez qui un cancer a été diagnostiqué survivent à la maladie. Un chiffre qui augmentera encore au cours des prochaines années grâce à de meilleurs diagnostics et de nouvelles thérapies. De plus, 60 à 80 % des anciens patients cancéreux finissent tôt ou tard par reprendre le travail. Une nouvelle étude démontre que 2 femmes sur 3 ayant surmonté un cancer du sein le font d’ailleurs dans les deux années qui suivent le diagnostic.

Les employeurs ou les services du personnel ne connaissent cependant pas toujours les mesures propres à favoriser la reprise du travail. Nous vous proposons une série de conseils qui vous permettront d'offrir un encadrement professionnel lors de la réintégration de travailleurs.
 

Informer et motiver les patients

Les personnes qui ont eu un cancer se posent souvent beaucoup de questions. Puis-je encore travailler ? Ai-je envie de faire le même travail ? Quelles sont les possibilités ? Le projet PRINK (« Réinsertion professionnelle après un cancer ») de l’Iridium Kankernetwerk facilite ce processus en informant et en motivant les patients à déjà se pencher sur leur réintégration alors qu'ils sont encore alités.

Découvrez ici la vidéo consacrée au projet PRINK.

Etant donné qu'il est souvent conseillé aux patients de s'adresser à leur employeur pour toute information, PRINK a également développé un fil conducteur spécifique pour les supérieurs hiérarchiques, dans le but de décrire les problèmes psychosociaux et la manière de les aborder.

Adaptations sur le lieu de travail

En fonction du type de cancer, du traitement et du stade auquel se trouve le patient, il est recommandé de procéder à différentes adaptations sur le lieu de travail.

De plus, un arrêt récent reconnaît les conséquences du cancer comme un handicap. Un employeur doit mettre en place des « aménagements raisonnables » pour permettre aux collaborateurs handicapés de travailler.

Quelques exemples d’aménagements du lieu de travail :

  • affecter une personne qui souffre de fatigue chronique à des tâches plus légères, avec un rythme de travail adapté ;
  • adapter le poste de travail en fonction des limitations spécifiques de la personne : éviter de faire monter les escaliers à une personne dont la capacité pulmonaire est réduite ou d’imposer des mouvements répétitifs des bras et des doigts à une personne qui a été opérée au niveau d'une épaule ;
  • réserver une place de parking proche de l'entrée de l'entreprise pour un collègue ayant subi une amputation ;
  • prévoir un espace sanitaire proche (un lieu propre et tranquille) pour une personne souffrant de dysfonctionnement de la vessie et des intestins, ou munie d’un anus artificiel.

Il est également possible d'offrir le soutien nécessaire sur les plans cognitif et psychosocial par exemple :

  • en désignant un parrain ou une marraine  pour aider la personne à retrouver confiance en elle ;
  • en adaptant la tenue de travail d’une personne chez qui la maladie a laissé des conséquences esthétiques  ;
  • en autorisant le travail à domicile ;
  • en prévoyant des moments de feed-back avec l'équipe ;
  • en tenant compte pour ses tâches de la contrainte cognitive du collaborateur.
     

Elaborer un plan de reprise du travail

Une réintégration réussie n'est possible que moyennant une approche personnalisée. Gardez aussi régulièrement contact, en tant que supérieur hiérarchique, avec votre collaborateur malade. Vous connaîtrez ainsi ses besoins et ses soucis.

Par ailleurs, vous pouvez élaborer ensemble un plan de reprise du travail en tenant compte de l'avis du médecin du travail. Ce plan doit avoir un caractère concret : il doit définir les tâches qui sont encore faisables, mais aussi combien d'heures et quels jours le collaborateur pourra travailler.