Le harcèlement sexuel au travail : comment réagir ?

L’affaire Weinstein et l’hashtag « MeToo », ou, en Flandre, l’affaire De Pauw, ont mis les questions du harcèlement sexuel au cœur de l’actualité. Le monde de l’entreprise ne fait pas exception et connaît également ce problème. Et pourtant, en tant qu’employeur, il est souvent difficile d’appréhender le sujet. Comment reconnaître ce comportement indésirable et y réagir, en tant que victime, témoin ou employeur ?

Les rapports hiérarchiques et la dépendance économique inhérents au monde professionnel jouent en effet un rôle important dans la survenue d’une relation d’emprise. Celle-ci menace le bien-être des collaborateurs, leur santé mentale et physique, la qualité de leur travail et l’efficacité de l’organisation. Une meilleure prise de conscience des tous les acteurs de l’entreprise est donc nécessaire.

Qu’est-ce que le harcèlement sexuel ?

Le harcèlement sexuel se définit comme tout comportement à connotation sexuelle qui aurait pour objet ou effet de porter atteinte à la dignité d’une personne ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant. Ce comportement peut être verbal, non verbal ou corporel.

Le harcèlement sexuel peut également être environnemental. Pensez, par exemple, à un local où seraient affichés des posters de femmes dénudées et où les blagues graveleuses fuseraient entre collègues.

Les propos ou blagues à caractère sexuel, la consultation de sites pornographiques au travail ou un comportement à connotation sexuelle rentrent également dans la définition du harcèlement sexuel.

Pourquoi les victimes ignorent-elles souvent qu’elles le sont ?

Une victime ne se reconnaît pas toujours comme telle. Une certaine ambiguïté des situations peut la faire douter. Le harcèlement sexuel ne se caractérise pas uniquement par des attouchements comme on peut parfois le croire. De même, une personne peut être victime de harcèlement sans être nommément visée, en étant confrontée à un environnement fortement connoté sexuellement.

De plus, une victime de harcèlement peut sembler participer à ce type d’ambiance. Rire ou proférer des propos à caractères sexuels peuvent être des signes de gêne, d’une volonté d’intégration au groupe ou constituer un mécanisme de défense.

Situations potentiellement à risques

Ces comportements sont à proscrire sur le lieu de travail :

  • présence d’affiches et de fonds d’écran d’ordinateur à caractère sexuel ;
  • remarques ou compliments répétitifs sur l’apparence d’un collaborateur ou d’une collaboratrice ;
  • remarques équivoques ou à double sens ;
  • blagues fréquentes à caractère sexuel.

Comment réagir si vous faites face à des comportements inadéquats ?

Souvent, une victime subit un effet de sidération, et ne veut pas reconnaître la situation. D’où l’importance d’une information préventive pour être mieux armé en cas de problème :  

  • considérez votre malaise comme un signal à prendre au sérieux ;
  • exprimez clairement qu’un propos ou qu’un comportement vous gêne, et demandez qu’il cesse ;
  • osez poser des limites – elles sont différentes pour chacun et tout le monde n’a pas le même humour ;
  • parlez-en à votre entourage et éventuellement au médecin du travail, au conseiller en prévention ou à la personne de confiance de votre entreprise ;
  • prenez des notes factuelles et laissez des traces chronologiques (email, sms) ;
  • ne vous enfermez pas dans la solitude.

Vous êtes le témoin d’un comportement inadéquat ?

Etre le témoin d’un harcèlement peut être vécu difficilement. Souvent, un témoin se sent également menacé et craint de perdre son emploi. Si vous êtes témoin de harcèlement, veillez à :

  • ne pas mettre en doute ou minimiser les actes de harcèlement que confierait votre collègue ;
  • signifier à l’harceleur quand son comportement est inapproprié ;
  • prendre des notes et proposer votre aide pour signaler la situation auprès de l’employeur ;
  • vous tenir disponible pour rédiger un témoignage ;
  • ne pas jouer au justicier. Seule la victime peut décider de dénoncer les faits.

Du côté de l’employeur : mieux vaut prévenir que guérir

Saviez-vous que si le harcèlement se déroule sur le lieu de travail, l’employeur est responsable, même si les comportements indésirables sont le fait d’un client ou d’un tiers à l’entreprise ?

Le harcèlement sexuel reste l’un des risques psychosociaux les plus complexes à combattre dans le monde professionnel. Mais les chiffres ne trompent pas : les règles de prévention sont d’une utilité cruciale. Ces points d’action vous mettront sur la bonne voie :

  • établissez votre politique de prévention et de lutte contre les risques psychosociaux. Celle-ci permet de donner un cadre clair aux comportements sociaux acceptables.
  • avez-vous déjà réalisé une analyse des risques psychosociaux ? Mensura utilise la méthode SONAR. Cette méthode permet de réaliser une analyse intégrée, quantitative et qualitative des risques psychosociaux.

Votre organisation dit-elle "NON" aux comportements indésirables ?

Les comportements inappropriés n'ont leur place nulle part, y compris sur le lieu de travail. Signalez clairement qu'il n'y a pas de place pour de tels comportements. Faites savoir aux employés à qui elles peuvent s'adresser pour se plaindre ou raconter leur histoire. Cela peut se faire par le biais d'un code de conduite ou du règlement de travail. Utilisez notre affiche comme rappel visuel.

 

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Besoin d’un accompagnement pour établir votre politique de prévention des risques psychosociaux?

Combattre le harcèlement sexuel au travail est essentiel pour garantir le bien-être psychosocial et l’intégrité physique de tous les collaborateurs. N’hésitez pas à nous contacter en remplissant le formulaire ci-dessous.