Premiers secours en cas de problèmes mentaux au travail

1 Belge sur 3 ne se sent pas bien dans sa peau, 10 % souffrent d’un trouble psychique comme la dépression. De plus, les mesures liées au coronavirus entraînent une hausse des problèmes de santé mentale. En tant qu’employeur, conseiller en prévention ou responsable, il est donc important de détecter et de traiter les problèmes mentaux au travail à un stade précoce. 

La méthode des Premiers Secours en Santé Mentale (en abrégé PSSM) fournira aux responsables les compétences adéquates en la matière.  « Attention : la méthode PSSM n’a pas pour but de faire d’eux des prestataires de soins professionnels », précise Marianne Van Hees, conseiller en prévention chez Mensura.

« Les formations sont principalement axées sur la détection précoce des problèmes psychosociaux, le soutien et l’orientation rapide des collaborateurs vers un spécialiste. Les responsables pourront ainsi aider un collègue qui commence à souffrir d’un problème de santé mentale ou qui traverse une crise. Ils seront donc en mesure de contribuer à prévenir de graves problèmes de santé mentale. »

L’éléphant dans la pièce

Ces compétences ne sont certainement pas un luxe. « Même si elles sont de plus en plus fréquentes, les affections psychiques comme la dépression, le burn-out et l’angoisse sont toujours un tabou. Il est également essentiel, surtout pour les responsables, de réagir correctement lorsqu’un collaborateur frappe à leur porte. En effet, ce dernier n’a pas toujours une aide professionnelle à qui s’adresser. »

Résultats exploitables

En raison de la crise du coronavirus, il est plus que jamais essentiel de prêter attention aux problèmes mentaux. Une étude à grande échelle indique que presque 3 fois plus de Belges souffrent de problèmes psychiques qu’auparavant. Pour 60 % d’entre eux, il s’agit d’une première.

Non seulement les collaborateurs sont plus nombreux à se sentir mal dans leur peau, mais le type de problèmes varie également beaucoup : de la solitude à l’insécurité en passant par le stress et le risque de team-out. Les responsables sont donc confrontés à un nombre croissant de problèmes psychologiques au sein de leur équipe.

Qu’implique l’approche PSSM ?

En plus d’évaluer les risques, lors du programme PSSM, les responsables apprendront à écouter sans juger, à rassurer, à informer et à encourager le collaborateur à chercher une aide adéquate

« Toute une série de mesures préventives seront notamment abordées : connaissance des maladies psychosociales, analyse des risques et mécanismes d’adaptation (par exemple : coaching, formation à l’assertivité) », explique Boudewijn D’Hauwers, conseiller en prévention aspects psychosociaux chez Mensura.

Programme de formation en 2 volets :

1.     Un expert exposera le cadre théorique dans lequel il expliquera les problèmes psychologiques spécifiques : quels sont les problèmes psychosociaux possibles auxquels les responsables peuvent être confrontés ?  Quelles sont leurs causes et leurs conséquences ?  Comment y faire face ?

2.     Dans le cadre du volet pratique, les participants découvriront comment réagir de manière appropriée grâce à des simulations et des jeux de rôle. 

Premiers secours en cas de crise mentale

Les participants à la formation reçoivent notamment ces quelques conseils de premier secours rapides à appliquer en cas de situation de crise (ex. crise de panique, réactions dues au stress) :

  • rester calme, neutre et patient ;
  • emmener la personne dans un lieu tranquille et sûr ;
  • parler clairement, lentement et de manière rassurante ;
  • aider la personne à contrôler sa respiration ;
  • permettre à la personne de raconter son vécu ;
  • apprécier le fait que la personne vous fait confiance ;
  • se montrer compréhensif plutôt que donner des conseils ;
  • rappeler à la personne qu'elle dispose d'un réseau de soutien ;
  • encourager la personne à éventuellement parler avec un professionnel.

« Avec les connaissances et la pratique nécessaires, les responsables seront mieux armés pour faire face aux difficultés mentales de leurs collaborateurs – ainsi qu’à l’absentéisme qui peut en découler », conclut Marianne.